Bonne conscience et écologie de façade

Je ne suis pas un expert en écologie, mais ce que j’entends me laisse souvent perplexe et heurte quasi systématiquement mon esprit critique. Voici un petit billet, écrit rapidement et probablement plein d’inexactitudes, pour illustrer ce sentiment.

Prenons un pays comme l’Inde (choisi car il en était question aux actualités il y a 5 minutes). Le mix énergétique Indien est dominé à 55% par le charbon, suivi du pétrole (30%) et du gaz naturel (8%). Le charbon assure 75% de la production électrique. En Inde, plus de 50% des déchets solides générés ne sont pas traités et sont déversés dans des décharges. En 2021, la proportion de voitures électriques en Inde est estimée à 0,4%. Bref, vous l’aurez compris, ce n’est pas le pays le plus écologique au monde.

Un pays comme la France fait bien mieux avec un mix énergétique de 40% de nucléaire (énergie très peu émettrice de CO2), 28% de pétrole, 16% de gaz naturel, 14% d’énergies renouvelables et déchets et seulement 2% de charbon. Dans notre pays, le taux de recyclage des emballages est de 72%. La proportion de voitures électriques en France est estimée à 3% et les véhicules électriques et hybrides représentent 40% des intentions d’achat début 2024.

Bref, c’est bien, continuons dans notre bel effort de développement durable et de transition écologique. Mais, et l’empreinte carbone dans tout ça ? Les émissions de CO2 par habitant en Inde sont de 1,9 tonnes par an. L’empreinte individuelle annuelle des Français est d’environ 9 tonnes ! Et c’est le revenu qui influence majoritairement cette empreinte en France : pour les revenus mensuels inférieurs à 750€, l’empreinte individuelle adulte serait de 7 tonnes par an et pour les revenus supérieurs à 6500€, elle serait de 12 tonnes. À ce propos, le salaire moyen mensuel en Inde en 2024 se situerait autour de 500€ contre 2000€ en France.

Bref, je pense que si on veut parler vrai, pour réduire notre empreinte carbonne, il faut qu’on soit moins et qu’on consomme moins (qu’on réduise notre pouvoir d’achat). Mais ce n’est pas tellement le discours écologiquement tendance que l’on entend à longueur de journée.

Informations et sources

Cette entrée a été publiée dans Réflexions, Écologie. Placez un signet sur le permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *