Certains se donnent bonne conscience en buvant dans des mugs en terre cuite et en ne possédant pas de voiture, mais partent en vacances en avion (certes, c’est très Parisien). L’avion est pourtant réputé pour être bien plus polluant que la voiture, et surtout que le train : 2 fois plus que la voiture et 66 fois plus que le train selon le comparateur de mobilité de la sncf.
Il existe toutefois des voix dissonantes et crédibles qui démontrent que prendre l’avion ne pollue pas tellement plus, voire parfois moins, que de prendre la voiture (comme par exemple).
Difficile de répondre dans l’absolu, mais intéressons-nous un cas d’usage assez fréquent : celui d’une famille de 4 personnes qui part en vacances.
Alors, avion ou voiture (ou train) ? Quel bilan carbone pour la planète ?
La première étape de ce calcul est de partir de chiffres de coût en g de CO2/passager/km. Ces chiffres sont très variables selon les sources, surtout concernant la voiture où il faut prêter attention au taux d’occupation du véhicule présupposé pour le calcul. En se ramenant à un taux d’occupation moyen pour le train et l’avion et un taux d’occupation d’une seule personne pour la voiture, et en recoupant plusieurs sources (dont celle de l’ADEME), on peut partir sur la base approximative qui suit.
- 14 g de CO2/passager/km pour le train
- 150 g de CO2/passager/km pour la voiture (avec un seul passager)
- 250 g de CO2/passager/km pour l’avion
Autre considération importante quand on part en vacances en famille : la destination. La destination peut imposer le mode de transport, et inversement, le choix du mode de transport impacte la destination. Quoi qu’il en soit, quand on part en vacances en voiture ou en avion, il est clair que l’on ne se rend pas au même endroit ! Pour des vacances en voiture, une distance moyenne de 500 km paraît cohérente. Prenons la même distance pour le train, bien qu’elle doit certainement être supérieure à celle de la voiture. Pour des vacances en avion, nous sommes plutôt autour des 2500 km.
Nous avons maintenant toutes les informations pour faire notre calcul dans le cadre de notre cas d’usage de vacances familiales.
- 28 kg de CO2 (14 x 4 x 500) pour le train
- 75 kg de CO2 (150 x 500) pour la voiture (1 seule voiture pour 4 passagers)
- 2500 kg de CO2 (250 x 4 x 2500) pour l’avion
Ce calcul est bien entendu approximatif, bien que très certainement représentatif à mon avis. Concernant la voiture, il est basé sur une voiture familiale à essence. Il est probable que la distance moyenne des vacances en train est supérieure à celle des vacances en voiture car, si on a le choix, pour faire 50km on choisira certainement la voiture, et pour en faire 800 le train. Inversement, les trains utilisés pour de longues distances (TGV) polluent moins que pour ceux utilisés pour de courtes distances. Rappelons également qu’il ne s’agit pas des mêmes vacances (La Grèce, Marrakech ou Pointe-à-Pitre en avion contre la Côte d’Azur, la Normandie ou la Bretagne en voiture). Ce calcul ne vaut bien entendu que pour ce cas d’usage récurrent mais spécifique, il ne peut être généralisé à d’autres cas. Il est enfin intéressant de réaliser que de voyager seul en voiture pollue pratiquement autant au km (moins que 2 fois moins) que de voyager en avion.
Note du 22/03/2024 : L’impact des avions sur le réchauffement climatique est en réalité à multiplier au moins par deux ! En effet, les chiffres utilisés dans cet article ne prennent pas en compte les effets hors CO2 (traînées de condensation, formation de cirrus, rejets de vapeur d’eau et de NOx). Or, nous savons aujourd’hui que ces effets comptent entre 1/2 et 2/3 du forçage radiatif. Partir en vacances à 4 en avion polluerait finalement en moyenne 66 fois plus que de partir en voiture !
Informations et sources
Avion ou voiture : qu’est-ce qui pollue le plus ?
Empreinte carbone et comparatif par type de transport
Quelles distance devez-vous parcourir pour vous rendre sur votre lieu de vacances ?
Longue distance : comment voyagent les Français
Les vrais chiffres de l’impact des voyages en avion sur le climat
Google : destination vacances préférées des francais
Impact climatique du transport aérien
